YOUTH CRUSHER


Par Polka.B | Traductions : Nino Futur


Salut! Pouvez-vous faire une brève présentation du groupe?

Vous habitez Athènes. Pouvez-vous décrire le quotidien d’un jeune punk dans une ville pareille ?

Quelles sont les particularités de la scène DIY Grecque ?

La scène DIY Athénienne semble bien plus politisée que n’importe où ailleurs en Europe. Les concerts se font presque uniquement en squats /espaces autonomes. Tous les concerts se font à prix libre pour que tout le monde puisse y participer et supporter la cause pour lesquels ils ont lieu : les concerts de soutien pour les prisonniers anarchistes sont très récurrents.

Quelles sont vos influences principales, les artistes vous ayant motivé à vous lancer?

La scène Grecque 90’s avec des groupes comme Nautia, Xaotiko Telos Adieksodo

Mais également du hardcore et du grind d’un peu partout dans le monde.

Cela semble important pour vous de jouer à l’étranger. Comment avez-vous eu tous ces contacts hors de Grèce ?

Nous aimons tourner hors de nos zones de confort. Nous avons nos contacts via e-mail ou par le bouche à oreille de la scène, nous organisons tout 6/7 mois à l’avance. Les gens sont suffisamment cool pour répondre aux e-mails ou à nos demandes de lieux. Tout planifier en amont est la partie la plus importante du travail. C’était la même chose pour les U.S.A. Nous avons fait un « East coast tour » en 2018, nous avions donc déjà quelques contacts et nous nous en sommes faits de nouveaux. Tout un nouveau réseau de personnes. 

Quelles sont les particularités d’une tournée U.S en tant que groupe DIY ?

Les concerts se font avec tout ce qu’il y a sous la main. Maisons/ disquaires /squats / librairies / centre de jeunesse etc. Étonnamment les gens sont plutôt amicaux. Suffisamment pour te laisser dormir chez eux. Le punk est très développé aux US.

Qu’est ce qui vous a le plus surpris aux US en tant que groupe en tournée et pourquoi ?

L’aide et la bienveillance des locaux qui était suffisamment notable pour nous motiver à continuer.

Quelles sont vos pires souvenirs ?

Les meilleurs ?

Quels sont vos projets pour le futur ?

Pour finir cette interview, on vous laisse carte blanche pour discuter d’un sujet de votre choix !

La musique, les concerts, les tournées, nos connexions, et notre osmose avec le public seront toujours nos énergies motrices. Malheureusement la vie n’est pas seulement faite d’aspirations.

Pas seulement en tant que musicien , mais aussi en travailleurs de la société répressive Grecque, nous aimerions dire quelques mots à propos de notre pays, son statut politique actuel et la situation y régnant depuis plus de 10 ans. 

Nous vivons en co-dépendance avec d’autres pays, qui succombent sous la force des US et de L’UE.

Toutes les îles Grecques possèdent une base de l’OTAN, malgré le sentiment très anti-impérialiste de la population, leur volonté de rompre les liens et d’être indépendants des syndicats et des militaires occidentaux.

Ce ne serait pas exagérer que de dire que depuis plusieurs décennies maintenant, les gens à la tête du pays ne se préoccupent que peu du peuple ainsi que de leur avenir. Nos « fondations », la production du pays, les richesses produites ont diminué au fil des ans sous la dette Allemande et la soumission aux banques Européennes ainsi qu’au FMI, pour finalement se vendre aux grandes forces internationales sous prétexte de banqueroute.

Les premiers impacts directs de cette situation se traduisent par un manque considérable de moyens pour les pompiers, un manque d’équipement pour les avions anti-incendie.

Cette année, deux jeunes pompiers sont morts alors qu’ils tentaient d’apaiser les feux sur Avia avec un avion vieux de plus de 50 ans.

La profonde crise économique d’un système capitaliste barbare au niveau international, nous a montré suite à la guerre en Ukraine une belle démonstration d’appauvrissement des plus démunis en Europe.

En Grèce : l’inflation, la saisie de biens par les banques et les fonds internationaux, des coupures d’électricité, des migrants noyés, des assassinats gouvernementaux (comme celui de Tempi), la vente de biens publics, la nature en feu…

Voici ce que notre pays traverse depuis la sociale-démocratie (Syriza,Pasok), mais également du néo-libéralisme mais aussi de l’extrême droite maintenant au gouvernement avec le Nea Dimokratia.

A l’intérieur de ce fascisme social et politique, des personnalités nauséabondes continuent d’éclore jusqu’au parlement. On peut citer Kasidiaris, un assassin néo-nazi du parti ‘Aube Dorée’, qui a récemment annoncé depuis la prison vouloir se présenter aux prochaines élections municipales d’Athènes.

Pour ces combats à venir, nous serons présents afin de bâtir un mur anti-flics, tous fascistes qu’ils sont. Avec pour boussole : notre grande tradition antifasciste et notre autodéfense massive comme unique arme.