Mon Dragon – 10″ (2018)
Anarchopunk / crust – LYON
Je sais pas vous, mais Mon Dragon… déjà quel nom…a toujours occupé une place à part dans l’imaginaire, en tout cas mon imaginaire. Du punk pluriel et complexe avec des paroles singulières et personnelles. Une diffraction. De l’intime populaire. Le verbe au service de la catharsis. | Par Germain
C’est quoi le Dragon, sa symbolique? C’est la vague qu’on peut avoir en nous et qui se réveille, nous réveille. Un truc au fond du bide, des tripes. Un truc sensuel. Une dimension sexuelle.
Mon Dragon parle de sexe, de sa diversité, de sa pluralité, de sa beauté, du plaisir, mais aussi de notre quête de sa supposé simplicité, confiance, liberté et que l’on rend parfois glauque, objet de domination, de pouvoir, de putophobie, d’hétéronormalité…
le corps tient debout/ encore prêt à se manger des coups/ anatomie d’un champ de bataille/ guerre génitale séculaire/ voici mon corps/ ses lignes de failles
Le punk a mis à distance le corps, pourtant le personnel est politique.
Le punk a-t-il des tabous? La peur de prononcer les mots mais pas de dénoncer leurs significations en cautionnant des comportements non safe, violents, oppressifs.
juste une balle perdue, que le bal perdure / avec les porcs on l’a vu hurler à la féminazi/ le spectacle est mensonger
Protégeons nos espaces. Il y a la forme et le trou.
Le Dragon c’est l’animal, le pulsionnel émanant de la vibration.
écoute le son du sistre/ regarde le sang qui gicle/ à coup de labrys/ à coup d’uzi/ valkyrie coquine/ au milieu des loups/ des karasu/ toujours debout
Le Dragon c’est toute une réflexion, un élan de déconstruction. On parle d’esclavagisme, d’avortement, de colonisation, prostitution, éducation, prison… Et une légitimation par les mots de fleur (chant). Ses mots crus sont notre miroir. C’est notre reflet. Un abîme. Tu peux t’y noyer.
Mon Dragon aurait pu s’appeler Mon Démon.
si la nature est à satan/ alors la science est Lucifer/ leur dieu unique/ épouvantail/ au nom duquel brûlent les sorcières.
Le Dragon, c’est aussi ce truc d’ados en capuche qui fuguent de la colo, qui boudent, de sales gosses (perdues) pénibles, un truc enfantin, des jouets qu’on casse pour se venger car on est aussi soi- même le jouet. Le constat est tellement triste, on pleure ou on danse? Non, on pleure et on danse sur de la disco-punk! Ne rien écouter, ne pas obéir, défier, on déteste la société et le spectacle, pourtant on est le spectacle… on est notre propre spectacle.
le spectacle est mensonger/ la rue appartient aux rentiers
Mon Dragon ou le désordre des sens.