Calcine – Common Love Common Nausea (2024)

Calcine – Common Love Common Nausea (2024)

S’il y a une musique bien placée pour retranscrire à merveille la crasse, l’urgence, la suffocation quotidienne du bas Paris, c’est bien le hardcore parisien. Avec une scène active, foisonnante (S/O : Worst Doubt, Deviant, Headbussa,Reclaimed…) un son identifiable : à savoir ses guitares tranchantes et radicales, un groove poisseux empreint de hip-hop, des mosh-part à ne plus percevoir d’où vient le danger, et un son metal 90’s pesant, pouvant valoir à ces groupes l’étiquette bien sentie de « street death » si, bien accompagné de la paire d’air max on-fleek qui va avec.

| Par Nino Futur

Introduit par une track de rap à l’ancienne « Attack to win », le beat est sale, la caisse claire, les claps visqueux, rien ne ment et l’ambiance de l’album est posée : la rue.
Au micro, c’est un véritable dragon qu’incarne Stef la chanteuse, tant cette voix écorchée typique du genre nous crache ses flammes directement, anti-pop ou non à travers la trombine.

Avec un flow pur 90’s rappelant subitement les écarts scream-rap de Jamey Jasta de Hatebreed sur l’album « Pre-fix of Death » de Necro. On notera une seconde track sous forme d’interlude rap (cette fois-ci en français) sur « Des vies à Bout ». La prod est signée Djamhellvice (du groupe BXII cf. Karton #12) et fait écho à toutes les victimes de violences policières et mutilé.e.s de manif.

«Target » , « Autopsie », la bande son parfaite pour faire faire la coupole à tous les gobelins B-boy sortis des égouts du Paris nord. Des charleys fous de « 23 :11 » aux riffs épicés sauce salsa de « Amnesic » et jusqu’au riff final ambiance guerre totale de « Parasite », Calcine viennent de signer un petit chef d’œuvre immanquable pour tout amateur du genre, pouvant offrir une très belle porte d’entrée à toustes les curieu.ses.x de ce microcosme qu’est le hardcore.

Avec des paroles toujours aussi investies dans le but de récurer la crasse éternelle sous les ongles de notre humanité, à savoir : les uniformes de l’autorité, les médias fascistes de plus en plus décomplexés, les agressions sexistes et sexuelles, l’exploitation animale, et le parasite qu’est l’humain pour l’humain. Avec rudesse et radicalité, le groupe a livré cette année un véritable condensé de hardcore inspiré et combatif à l’image de son artwork signé Lazygawd, référence actuelle de l’aérographe punk.